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Brevet de 1880

Description
Année
Year
1880
Titre
Title
Brevet d'invention de 1880
Brevet
Patent

Brevet n° 138912, en date du 29 septembre1880, A  M. Thomas de Bojano pour des perfectionnements à l'arithmomètre ou machine à calculer de M. Thomas de Colmar

Auteur(s)
Author(s)
Thomas de Bojano
Illustrations
Figures
1 Planche de 7 figures
Pages
23 pages


Source
INPI


Illustrations / Figures
Fig.1
Fig.2
Fig.3
Fig.4
Fig.5
Fig.6
Fig.7
Planche


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Document HTML




BREVET n° 138912,
 
en date du 29 septembre  1880, 

 

A  M. THOMAS DE BOJANO
pour des perfectionnements à l'arithmomètre ou machine à calculer
de M. Thomas de Colmar

 

Cette machine, au moyen de laquelle on peut, facilement, promptement et sûrement, faire toutes les opérations d'arith­métique, est le perfectionnement de celle que M. Thomas de Colmar présenta le 3o septembre 1865, après le brevet expiré de la machine qu'il avait présentée en 1850, le 27 décembre, faisant suite au brevet expiré de la machine qu'il avait présentée en 1822 à la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, et pour laquelle il avait pris un brevet de 5 ans en 1820. (Voir le n° CCXXI de novembre 1822, Bul­letin de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale.)

C'est en 1818 que M. Thomas de Colmar commença les es­sais de cette invention.

C'est la première machine qui ait été inventée au moyen de laquelle on puisse opérer sur plusieurs chiffres ensemble. Jusqu'alors, malgré les recherches et les travaux auxquels s'étaient livrés les hommes les plus éminents pendant l'espace de plus de deux cents ans, aucune machine multipliant plusieurs chiffres à la fois n'avait pu être trouvée.

Ce problème résolu, M. Thomas a travaillé avec persévé­rance au perfectionnement de sa machine à calculer et ce n'est qu'après plus de quarante années d'essais nombreux qu'il est parvenu à résoudre la difficulté de pouvoir, par la modicité du prix, mettre la machine à la portée de toutes les classes et en faire un objet d'utilité publique.

M. Thomas de Bojano, qui a continué les travaux de son père et a fait faire à cette machine des progrès si incontes­tables, qu'on peut presque dire qu'elle est arrivée à la perfec­tion, a pensé qu'il serait plus utile pour la science et pour le public de la retracer ici en entier, quoique certaines pièces fussent déjà publiées, chose qui arrive dans presque toutes les mécaniques; c'est donc le tout ensemble que nous allons décrire, et qui fait, avec les changements apportés, le sujet du brevet d'invention et de perfectionnement que demande aujourd'hui M. Thomas de Bojano.

La présente description ne traite que d'une machine de douze chiffres; on en établit de seize et de vingt chiffres, toutes avec quotient effaceur, qui n'ont pas besoin d'être décrites, les principes étant les mêmes; il suffit d'approprier la cage pour recevoir le mécanisme, toutes les pièces intérieures étant les mêmes. 

Cage 

 Le mécanisme pour le multiplicateur et le multi­plicande, ou, pour les opérations contraires, pour le diviseur et le quotient, est contenu dans une cage de 28 centimètres de long sur 11 centimètres de large et de 5 centimètres de hauteur.

Cette cage est composée de trois platines A, B, B' (fig. 2 , 3, 4 ); les deux platines B, B’ sont reliées entre elles, d'abord par deux piliers carrés C (fig. 2), ensuite par deux piliers D (fig. 2 et 4), et enfin par un pilier rond plus petit que les précédents.

La platine A (fig. 2, 3 et 4), est reliée à la platine B par deux gros piliers ronds F et un petit pilier rond.

Sur cette platine A sont fixées deux pièces H (fig. 2 et 3); dans lesquelles glisse une tringle d'acier rond, passant dans  les trois pièces I (fig. 2) ; cette tringle est arrêtée par une vis dans la pièce I; elle sert de charnière à la platine des cadrans S (fig.1, 2 et 3), et à faire glisser la platine le long de la cage, de manière à changer de place la ligne des cadrans et les rendre indépendants successivement.

La cage est couverte, outre la platine des cadrans ci-dessus désignée, d'une autre platine dite à glissières, où sont placés  les boutons à aiguilles P (fig. 2 et 3), qui glissent dans une rainure et indiquent les chiffres avec lesquels on désire opérer; sous cette platine sont pratiquées des entailles traversant la rainure et servant à arrêter le ressort J à chaque chiffre, afin d'éviter les erreurs en posant les nombres. Sans ces entailles, on peut mettre le bouton ou trop haut ou trop bas et un autre chiffre que celui indiqué, sans en avoir conscience; avec ces entailles, on sent le ressort s'arrêter à chaque chiffre et l'on opère sûrement.

 

 Pièces montées dans la cage. 

 

  Six cylindres cannelés M (fig. 2 et 3).

Ces cylindres sont taillés en vingt dents, dont on en a enlevé onze dans toute la longueur du cylindre.

Les neuf dents restantes sont coupées par neuvièmes, en forme d'escalier, pour représenter les chiffres de 1 à 9, tracés sur la platine à glissières L (fig. 1).

Les dents du cylindre engrènent dans une petite roue N (fig. 2 et 3); cette roue, dite conductrice, est taillée en dix dents et est montée sur une assiette portant une petite gorge carrée, dans laquelle entre le bouton P (fig. 1 et 3), qui, aux différents chiffres indiqués sur la platine à glissières, fait engrener la roue conductrice à la section des dents du cylindre correspondant au chiffre indiqué par l'aiguille du bouton P

  Sur l'arbre carré faisant l'axe des cylindres cannelés M est montée, sur une assiette à trou carré, une pièce de fer 0 (fig. 2 et 3), appelée cylindre de modération.

Cette pièce, conjointement avec les pièces R, (fig. 2 et 3), vient modérer la vitesse acquise qui existait dans les anciennes machines, car le cylindre, dans une marche rapide, entraînait, par le moyen de la roue conductrice, l'arbre carré, et, par contre, le cadran y correspondant, et faisait faire par la volée une ou deux dents de plus au cadran.

Lorsque la dernière dent du cylindre cannelé cesse d'en­grener dans la roue conductrice N, (fig. 2 et 3), la pièce R  taillée en croix de Malte, vient buter sur le cylindre de modé­ration Q, (fig. 2 et 3), empêche ainsi la vitesse acquise et donne à la machine actuelle une supériorité incontestable dans la sûreté de sa marche, chose qui manquait dans les anciennes machines.

Sur l'assiette de ce cylindre de modération est fixée, entre le susdit cylindre et le repos de l'assiette, une pièce de fer S (fig. 3), qui, à l'extrémité, forme une dent et vient engrener dans la roue de retenue T (fig. 2 et 3) ; cette pièce de fer, appelée doigt de retenue, aura sa fonction décrite à l'article Re­tenues. 

  Huit arbres carrés allant aux deux extrémités de la cage représentés en O (fig. 2 et 3), et sur lesquels sont montées les pièces suivantes : sur une assiette glissant sur l'arbre, la roue conductrice N (fig. 2 et 3) , dont nous avons décrit plus haut la fonction; sur une assiette, la croix de Malte fendue en dix dents R, (fig. 2 et 3), dont la fonction a également été décrite plus haut avec le cylindre de modération; sur l'as­siette de la croix de Malte est montée une roue de dix dents T (fig. 2 et 3), que nous décrirons à l'article Retenues; sur une assiette ayant une portée à chaque extrémité et appelée as­siette double a (fig. 2 et 3), glissant sur l'arbre carré 0 au moyen d'une règle méplate U; sur cette assiette double sont montées deux roues d'angle de dix dents, qui engrènent dans les roues d'angle de dix dents V (fig. 2), montées sur les assiettes des cadrans qui indiquent le produit des opérations.

Ces assiettes doubles font engrener leurs roues d'angle en glissant sur l'arbre 0, tantôt devant, tantôt derrière la roue V, suivant que l'opération exige que les chiffres des cadrans se présentent de 1 à 9 dans l'addition et la multiplication, ou de 9 à 1 dans la soustraction et la division.

 Deux arbres carrés courts X (fig. 2 et 3); sur ces arbres, sans cylindre cannelé, glisse, comme sur les arbres garnis de cylindre, un cylindre de modération avec son doigt de re­tenues pour les dizaines à provenir des produits dans la mul­tiplication et des retenues dans la soustraction.

Sur le dernier de ces petits arbres carrés X est monté sur une assiette fixe un disque dit d'arrêt.

Ce disque empêche que les roues d'angle montées sur l'as­siette double a (fig. 2 et 3), ne glissent pendant l'opération ;  il est taillé de façon que le changement ne puisse se faire que lorsque la manivelle L2 (fig. 1), est en repos.

Ce changement d'opération se fait au moyen d'un levier Y2 (fig. 2 et 4), armé d'une broche de fer D2 (fig. 2) , qui frotte sur le disque d'arrêt; on fait agir ce levier de haut en bas et vice versa au moyen d'un bouton L3 (fig. 1, 2 et 4), suivant l'opéra­tion que l'on veut faire et qui est indiquée sur la platine L (fig. 1).

  A l'extrémité des cylindres cannelés, à l'opposé du cy­lindre de modération, se trouve une roue fendue en vingt dents Z (fig. 2 et 3) ; ces roues engrènent dans d'autres roues d'angle également en vingt dents, qui sont fixées sur un arbre dit de transmission;  cet arbre, mu par la manivelle 4’’’, donne le mouvement aux six cylindres cannelés et aux deux derniers arbres de retenue.

Ces cylindres cannelés sont engrenés sur l'arbre de trans­mission de façon que le deuxième cylindre fasse sa première dent quand le premier fait sa deuxième, le troisième fait sa pre­mière dent quand le deuxième cylindre fait sa deuxième, et ainsi de suite de dent en dent, jusqu'au dernier qui fait sa première dent quand le premier fait sa sixième; par ce moyen, les retenues tombent à leur tour l'une après l'autre et évitent ainsi toutes les erreurs.

  Une règle méplate de cuivre portant sept pièces de cuivre b (fig. 2) , appelées équerres de retenues. (Voir Retenues.)

Un arbre d'acier rond, pivoté d'un bout, portant du côté du pivot une roue d'angle en vingt dents, engrenant avec l'arbre de transmission; du côté opposé au pivot se monte la manivelle L2 (fig. 1 et 3); au-dessous de la manivelle est fixée sur l'arbre une roue taillée en rochet qui, avec un cliquet, empêche que la manivelle ne tourne de droite à gauche; cet arbre de manivelle est représenté par f (fig. 2 et 3).

  Une équerre à fourche g (fig. 2) , fixée sur la règle U au moyen d'une vis, fait aller et venir, suivant l'opération, le doigt de quotient; ce doigt fait tourner les roues qui sont le compteur des tours de la manivelle et font marcher un ca­dran, qui indique le quotient dans la division et le multipli­cateur dans la multiplication.

  Deux arbres parallèles d'acier rond i (fig. 2 et 3). qui portent chacun une roue de 0,0225 m de diamètre, fondue en treize dents, et une roue intermédiaire de 0,0165 m  de dia­mètre, fondue en vingt dents.

La grande roue, montée sur l'arbre I2 et près de la platine de cage B (fig. 2 et 3), engrène avec les cadrans dits de quo­tient b (fig. 2); ces cadrans sont les compteurs des tours de manivelle.

  

Platines des cadrans. 

 

Sur une platine K (fig. 1 à 3), appelée platine des cadrans, sont montés douze cadrans m (fig. 2) ; chaque cadran porte dix chiffres de 0 à 9 , qui indiquent, au moyen des trous ronds percés et fraisés dans la platine, (fig. 1), les produits ob­tenus.

Ces cadrans sont placés à 3 centimètres de distance les uns des autres et sont montés sur des axes pivotés entre la platine et une tringle supportée aux deux bouts par une co­lonne de la hauteur des assiettes des cadrans et formant cage; ces cadrans sont arrêtés par des ressorts sautoirs qui entrent dans les festons. (Voir m, fig. 2).

Cette platine peut se lever et glisser le long de la cage au moyen de la tringle d'acier, qui, fixée en I (fig. 2), et passant par les pièces l, glisse dans les pièces H (fig. 2 et 3); cette tringle sert de charnière à la platine des cadrans, et lui per­met de changer de place la ligne des cadrans, en les rendant indépendants du mécanisme en mouvement monté dans la cage.

Au-dessous de chaque cadran et montée sur la même as­siette se trouve une roue taillée en dix dents, dont on en a enlevé une; cette roue sert, avec la grande crémaillère Q (fig. 2), à remettre les cadrans à zéro, lorsque l'opération est terminée.

Touchant à cette roue et sur la même partie est une roue d'angle V (fig. 2) , fendue en dix dents qui engrènent avec l'une des deux roues d'angle qui sont rivées sur l'assiette d'oubli a (fig. 2 et 3).

Chaque cadran porte une came c (fig. 2), dont l'angle, en passant, vient faire effacer la pièce dite équerre de retenue b (fig. 2), chaque fois que le cadran passe de 0 à 9 ou de 9 à 0, suivant que l'opération le fait tourner de gauche à droite ou de droite à gauche.

Pour la mise à zéro des cadrans, la crémaillère q (fig. 2) , est mise en mouvement par le bouton Z (fig. 1), qui est fixé sur une tige carrée à laquelle est tenue par une assiette la roue r' (fig. 2); ladite roue, étant mise en mouvement, fait monter la crémaillère le long de plans inclinés et la fait engrener dans la roue de dix dents, dont on en a enlevé une qui est placée sur l'assiette des cadrans, sous les roues d'angle V (fig. 2).

Cette crémaillère entraîne tous les cadrans jusqu'à ce que, rencontrant la place de la dent enlevée à la roue de mise à zéro, elle passe sans faire tourner le cadran qui se trouve à zéro.

La crémaillère, poussée par un fort ressort de montre placé dans le barillet t, à gauche (fig. 2), redescend d'elle-même et, en descendant autant que les plans inclinés le lui per­mettent, se trouve désembrayée des roues de mise à zéro et permet ainsi aux cadrans de tourner pour faire une nouvelle opération, sans craindre que la roue de mise à zéro engrène avec la crémaillère.

Pour la mise à zéro des cadrans de quotients ou de multi­plicateurs, les cadrans ont été montés sur des axes pivotés, qui sont garnis d'une assiette sur laquelle est, outre le cadran,  une roue de cuivre taillée en dix-huit dents, dont on en a enlevé une pour la mise à zéro.

Au moyen d'un barillet t2, à droite (fig. 2) , un bouton r2 (fig. 1), est monté comme celui r décrit plus haut à la mise à zéro des cadrans des produits et dividendes.

Ce bouton r2 fait tourner une roue cachée sous le barillet dans une creusure faite à la platine; cette roue engrène avec une autre roue semblable comme grandeur et qui tourne sur la partie lisse d'une vis à portée x (fig. 2).

Cette dernière roue engrène alors avec la petite crémail­lère v (fig. 2) , qui, comme la crémaillère q, montant sur des plans inclinés, vient engrener avec les roues fendues en dix-­huit dents s (fig. 2), jusqu'à ce que, rencontrant la place de la dent enlevée, elle passe sans faire tourner le cadran, qui reste à zéro, puis, en lâchant le bouton, le ressort de montre fixé dans le barillet, fait redescendre la crémaillère qui, glis­sant de nouveau sur les plans inclinés, s'efface et permet alors aux cadrans de quotients et multiplicateurs de pouvoir tour­ner pour une autre opération sans que la roue engrène dans les dents de la crémaillère.

Ce travail a nécessité une platine de cadrans très épaisse, car tous ces effets ou engrenages font leurs fonctions dans l'épaisseur de la platine creusée à cet effet; il ne pouvait en être autrement sans gêner le mécanisme des cadrans des pro­duits et dividendes.

 

Retenues 

 

Anciennes retenues. - Afin de faire ressortir tout l'avantage que la nouvelle retenue inventée par M. Thomas de Bojano offre sur l'ancienne, nous allons successivement décrire l'ancien système, qui a fait l'objet du brevet expirant en 1880.

Chaque cadran, ainsi que nous l'avons dit pins haut, porte une canne d'acier qui, lorsque le cadran passe de 0 à 9 ou de 9 à 0, fait s'effacer horizontalement la pièce dite équerre de retenue; cette équerre, en s'effaçant, fait tomber le doigt de retenue, au moyen de la pièce dite levier de retenue ou à fourche.

Ce levier fait bascule au moyen d'une goupille qui le tra­verse et est arrêté dans un plot de cuivre, fendu pour le passage du levier; ce plot est fixé sur la platine par une vis.

Le levier opère sur le doigt de retenue au moyen d'une tige qui reçoit dans une rainure la fourche de ce levier; à l'extré­mité de cette tige, il y a une fourchette d'acier qui entre dans la rainure circulaire de l'assiette du cylindre de modération.

La tige ronde, en descendant, fait tomber le cylindre de modération et le doigt de retenue y adhérant; ce doigt, en tournant, vient prendre une dent à la roue de retenue mon­tée sur l’assiette de la croix de Malte, continuant à tourner avec son arbre carré l'assiette du cylindre de modération, dont le bout est limé en spirale, rencontre un pied d'acier limé, plan incliné qui force le cylindre de modération et le doigt de retenue à venir prendre leur place primitive, et alors le doigt de retenue passe entre la roue et la croix de Malte, jus­qu'à ce que le cadran passant de 0 à 9 ou de 9 à 0, suivant l'opération, vienne de nouveau effacer l'équerre de retenue et faire descendre le doigt.

Cette retenue est rendue sûre par le moyen de ressorts doubles, rivés sur un canon, qui est lui-même tenu par une vis sur la tige ronde qui porte la fourchette de retenue.

La platine, dans laquelle passent les ressorts ci-dessus pliés en équerre, est fraisée moitié par moitié à angle vif, de façon que, quand le doigt de retenue descend ou remonte, les res­sorts passent d'un côté ou de l'autre de la platine. 

Récapitulons les pièces composant une retenue et ensuite nous décrirons celles qui composent la nouvelle retenue :

 1°         Equerre de retenue;

2°         Levier de retenue avec carré et son pied;

3°         Plot fendu pour le levier;

4°         Goupille;

5°         Vis;

6°         Fourchette;

7°         Une tige ronde;8° et 9° Deux ressorts;

10°       Un canon pour les ressorts;

11°       Une vis ;

12°       Un cintre de fer à trou carré pour le grand arbre ;

13°       Un plan incliné d’acier rivé sur la platine ;

14°       Croix de Malte ;

15°       Son assiette ;

16°       La roue de retenue ;

7°       Un cylindre de modération ;

18°       Son assiette ;

19° La pièce en spirale au bout de ladite assiette, pour la faire remonter sur le plan incliné;

20° Un doigt de retenue.

 

Nouvelle retenue.

1°         Une équerre;

2°         Une croix de Malte ;

3°         Son assiette;

4°         La roue de retenue;

5°         Un cylindre de mo­dération;

 6°        Son assiette;

7°         Un doigt de retenue;

8°         Un ressort simple;

9° et 10° deux vis pour tenir ledit ressort.

 

Total,  10  pièces par effet de retenue au lieu de 20.

           

Chaque effet est répété sept fois dans les machines de 12 chiffres; neuf fois dans celles de 16, et onze fois dans celles de 20 chiffres; ou 70 pièces au lieu de 140 dans les machines de 12 chiffres; 90 au lieu de 180 dans celles de 16, et 110 pièces au lieu de 220 dans celles de 20 chiffres.

L'équerre de retenue b (fig. 2), qui est prolongée par une tige coudée et contre-coudée, entre dans une entaille circu­laire pratiquée à l'extrémité de l'assiette de la croix de Malte et fait fonction de levier.

Quand le cadran passe de 0 à 9 ou de 9 à 0, suivant l'opération, sa canne efface l'équerre de retenue, dont le prolongement formant levier déplace la croix de Malte, qui a son assiette mobile sur l'arbre carré, et la croix de Malte vient passer devant l'entaille faite pour la 10e dent sur le cylindre de modération, qui est fixé sur l'arbre, ainsi que le doigt de retenue.

Dans ce déplacement, la roue de retenue est amenée devant le doigt, qui lui prend une dent pour faire la retenue.

La tige qui prolonge l'équerre de retenue et qui est coudée et contre-coudée a son extrémité limée pour entrer dans la rainure circulaire de l'assiette de croix de Malte; l'épaisseur de la partie contre-coudée est limée en  et forme deux plans inclinés sur lesquels vient s'appuyer un ressort coudé, très simple; fixé par deux vis dans la petite platine de derrière la cage, ce ressort assure la place de la croix de Malte, en haut ou en bas, suivant que la retenue est ou non faite.

Lorsque la machine opère, toutes les retenues faites dans lla durée du tour de manivelle sont restées tombées.

Pour qu'elles puissent se faire de nouveau, la manivelle, en arrivant à son point de départ, fait, par un déclenchement, mouvoir un arbre rond d'acier, qui passe devant toutes les croix de Malte et qui est armé de fourches, qui descendent l'arbre entre les croix de Malte et la roue de retenue.

Le déclenchement faisant mouvoir l'arbre rond fait faire va-et-vient aux fourches, qui remettent en place toutes croix de Matte qui ont changé par l'effet de retenue.

 

Propulseur. - Afin de rendre plus facile le maniement des grandes machines de 20 chiffres, on a imaginé un mécanisme qui sert à déplacer automatiquement la platine mobile par crans successifs, chaque fois qu'on fait faire un tour à la ma­nivelie en sens inverse du mouvement habituel.

La platine se déplace vers la droite si le bouton d'embrayage est placé à l'addition, et vers la gauche s'il est disposé pour la soustraction.

L'axe vertical f (fig. 5), de la manivelle, est monté dans deux colliers qui lui permettent de se déplacer légèrement de haut en bas, et il tourne dans deux canons de laiton, qu'il peut alternativement entraîner avec lui au moyen d'un embrayage convenable, suivant qu'il tourne dans un sens ou dans l'autre.

L'un de ces deux canons, placé à la partie supérieure, porte le pignon moteur de l'arbre de transmission; il n'est entraîné, par la manivelle que lorsqu'elle tourne dans le sens direct.

Le second pignon, placé au-dessous, porte un pignon sem­blable, disposé en sens inverse, qui commande les organes de propulsion;  il n'est entraîné que lorsque la manivelle tourne en sens inverse du mouvement habituel.

L'organe d'embrayage qui produit ce résultat consiste dans un petit anneau d'acier, rivé à l'arbre entre les deux canons. Cet anneau porte deux entailles, disposées en sens inverse et dans lesquelles peuvent s'engager deux tenons de forme correspondante, qui sont en saillie sur la tranche des canons. Il résulte de cette disposition que, si la manivelle tourne dans le sens habituel, l'arbre se tient légèrement soulevé et le tenon du canon supérieur reste engagé dans l'anneau à en­tailles, qui l'entraîne avec lui.

Mais si l'on imprime à la manivelle un mouvement de rota­tion en sens inverse, l'entaille supérieure, appuyant sur la par­tie du tenon qui forme plan incliné, fait descendre légèrement l'arbre, de telle sorte que le tenon du canon inférieur vient s'engager dans l'entaille inférieure de l'anneau fixé sur l'arbre moteur, et c'est ce canon inférieur qui, à son tour, est en­traîné.

Si ensuite on tourne de nouveau la manivelle dans le sens direct, le plan incliné qui forme le tenon inférieur agit pour faire remonter l'arbre et remettre en prise l'entaille et le tenon supérieurs.

Cette disposition a conduit à supprimer la roue à rochet montée sur l'axe moteur des machines ordinaires; mais pour empêcher les cylindres de tourner éventuellement en sens inverse du sens normal, on a placé une nouvelle roue à rochet B (fig. 6), sur l'extrémité de l'axe du premier cylindre cannelé contre la platine postérieure de la cage.

Lorsque le pignon inférieur est mis en mouvement, il com­mande, par l'intermédiaire d'un second pignon semblable, un arbre horizontal C (fig. 5), sur lequel se trouvent montés un ex­centrique D (fig. 5), une roue à rochet A et une roue E (fig. 5 , 6,  7), dentée sur la moitié de sa circonférence et portant huit dents.

L'excentrique D, en tournant par l'intermédiaire d'un ga­let d (fig. 5), qui a pour but de rendre le mouvement plus facile, soulève un levier F, dont l'extrémité recourbée arrive sous le bord de la platine mobile et la soulève d'une quantité suffisante pour dégager les dents des roues de cadrans.

Dans ce mouvement de bascule de la platine, une crémail­lère G (fig. 5 et 7), fixée obliquement contre la face postérieure de la platine, vient se mettre en prise, soit avec une roue dentée h, soit avec une roue semblable H', suivant que la ma­chine est disposée pour l'addition ou pour la soustraction.

Ces deux roues sont montées, à cet effet, sur des canons capables de glisser d'avant en arrière sur les axes qui les portent.

Un levier I (fig. 6), porte deux tenons qui s'engagent dans les gorges ménagées sur ces canons; il peut pivoter autour d'un axe central, de façon à pousser simultanément l'une des roues en arrière et l'autre en avant.

Ce levier reçoit son mouvement d'une bielle articulée J (fig. 5 et 6), qui est montée sur la règle d'embrayage g.

Enfin la roue E est placée de façon à être toujours rencon­trée par les dents de la roue H, lorsque celle-ci effectue un tour entier, le déplacement qu'elle reçoit, dans la direction de son axe, par l'action du levier I étant moindre, à cet effet, que l'épaisseur de cette dernière.

Il résulte de cette disposition que, lorsque la manivelle fait un tour en sens inverse du sens habituel, la roue F fait un tour entier; elle fait avancer la roue H de huit dents, et de huit dents en sens inverse la roue H’..

Suivant que la machine est disposée pour l'addition ou la soustraction, la crémaillère G avance alors de huit dents vers la droite ou vers la gauche, et les dimensions des dents sont calculées de façon que ce déplacement corresponde précisé­ment à l'intervalle de deux cadrans consécutif de la platine mobile.

Cette platine avance donc d'un cran dans le sens conve­nable, à chaque tour en sens rétrograde de la manivelle, et à la fin de chaque tour par l'effet de l'excentrique D, qui cesse de soulever le levier E; cette platine retombe en place, le tenon s'engageant automatiquement dans une des entailles de la platine intermédiaire de la cage; les bords de ces entailles sont d'ailleurs chanfreinés pour faciliter l'entrée de ce tenon.

Un galet K (fig. 7), porté par une petite chape montée à l'extrémité d'un ressort d'acier L, appuie contre les dents de la roue H et empêche celle-ci de dépasser par lancé 1a posi­tion dans laquelle elle a été amenée par la roue E.

 

Manière de se servir de l'arithmomètre. 

 

La machine opère en suivant les principes élémentaires de l'arithmétique, et ses mouvements semblent peindre et suivre les mouvements qu'il faut faire pour arriver au résultat voulu.

 

Addition. - On additionne en écrivant avec les boutons à aiguilles P (fig. 1), les nombres sur lesquels on veut opérer, et en plaçant le bouton du levier de changement L3 (fig. 1), vers le mot « addition », on tourne la manivelle jusqu'à ce qu'elle re­vienne à son point de départ et l'on a produit sur les cadrans les chiffres marqués par les boutons.

En recommençant pour chaque nombre ce qui a été dit ci­-dessus, on aura ajouté le nombre écrit en second lieu avec le premier inscrit dans les lucarnes; s'il y a un troisième, un quatrième nombre ou plus à ajouter, on recommence à poser le nombre chaque fois avec les boutons P, et l'on donne chaque fois un tour de manivelle seulement.

 

Multiplication. - On opère, comme il est dit ci-dessus pour l'addition, c'est-à-dire que l'on écrit le nombre que l'on veut multiplier au moyen des boutons à aiguilles P (fig. 1); on met également le bouton L3 au mot « multiplication « et l'on tourne la manivelle jusqu'à ce que le chiffre multiplicateur ait paru dans la lucarne des cadrans de multiplicateurs ou de quotients.

Ainsi, ayant à multiplier 987,654 par 657,892, on inscrit sur la platine dite à glissières le nombre 987,651; alors avec la manivelle on fait deux tours, le nombre 2 étant le chiffre des unités du multiplicateur; après les deux tours, le chiffre 2 apparaît dans la lucarne des multiplicateurs, et dans la lucarne des produits on voit le nombre 1,975,308 qui repré­sente deux fois le multiplicande. Déplaçant alors la platine d'un cran vers la droite, on vient mettre le chiffre 0 dizaines en face du bouton des unités du multiplicateur afin de multiplier par des dizaines.

Avec la manivelle, on fait neuf tours; le chiffre 9 apparaît dans la lucarne des dizaines du multiplicateur, et dans les lu­carnes des produits on lit le nombre 90,884,168 qui est le produit du multiplicande par 92 ; déplaçant de nouveau la platine vers la droite pour multiplier par les centaines, le nombre 8 étant le chiffre marqué aux centaines du multiplicateur, on donne huit tours de manivelle et le chiffre 8 apparaît dans la lucarne des centaines du multiplicateur, et on lit dans les lucarnes des produits le nombre 88o,987,368, qui est le produit du multiplicande par 892; déplaçant de nouveau la platine, le nombre 7 étant le chiffre des miles du multipli­cateur, on donne sept tours de manivelle, le chiffre 7 appa­raît dans la lucarne des mille, et on lit dans les lucarnes des produits le nombre 7,794,565,368, qui est le produit du mul­tiplicande par 7,892 ; déplaçant encore la platine d'un cran vers la droite, le nombre 5 étant le chiffre des dizaines de mille du multiplicateur, on donne cinq tours de manivelle, on voit le chiffre 5 dans la lucarne des dizaines de mille du multiplicateur, et on lit dans les lucarnes des produits le nombre 57,177,265,368, qui est le produit du multiplicande par 57,892; déplaçant une dernière fois la platine vers la droite, le nombre 6 étant le chiffre des centaines de mille du multiplicateur, ou fait six tours de manivelle, on lit alors dans les lucarnes du multiplicateur 657,892, et dans celles des pro­duits le nombre 649,769,665,368 qui est le produit demandé.

L'application, si longue à détailler, de l'opération indiquée ci-dessus n'est que pour bien faire comprendre la marche de la machine- Cette multiplication se fait en douze secondes avec l'arithmomètre.

 

Soustraction. - On place dans les lucarnes des produits le nombre duquel on veut soustraire; ce nombre étant placé, on met le bouton L3 à soustraction, puis, plaçant le nombre que l'on veut soustraire au moyen des boutons P, on donne un tour de manivelle, et le reste ou différence se trouve inscrit dans les lucarnes des produits.

 

Division. - Le dividende s'écrit dans les lucarnes des pro­duits, ce qui se fait en ouvrant la platine et en écrivant les chiffres au moyen des petits boutons qui accompagnent chaque lucarne.

Le diviseur s'indique comme le multiplicande avec les bou­tons P.

On opère en sens inverse de la multiplication, c'est-à-dire en commençant à agir sur les chiffres de gauche.

Ainsi, soit à diviser 625 par 25: on met 62 au-dessus de 25, on tourne la manivelle jusqu'à ce que le reste de cette portion du dividende soit inférieur au diviseur; on voit alors le chiffre 2 dans celle des produits, le reste 12 ; le chiffre 5 étant resté en dehors de l'opération, on déplace la platine d'un cran vers la gauche et l'on a ainsi le nombre 125 au-des­sus du diviseur 25; cinq tours de manivelle réduiront ce nombre à zéro. On aura alors dans les lucarnes des quotients 25, qui est le quotient de 625 divisé par 25. Il est inutile de dire que le bouton L3 doit, avant l'opération, être poussé du côté soustraction et division.

 

Une description plus détaillée est parue en brochure et fait connaître tous les avantages que l'on peut tirer de cette ma­chine, propre à résoudre tous les problèmes de l'arithmétique.

 

* Document transcrit à partir du brevet manuscrit par Valéry Monnier, France 2006

 

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2007