Modélisation et construction de l’arithmomètre Thomas 1820

Introduction

 

 

 I) Une histoire de rencontre

 

Le projet « arithmomètre 1820 » est né de notre rencontre, celle de deux passionnés. A la suite de nombreux échanges, nous nous sommes intéressés aux techniques mises en œuvre dans les premières machines de Thomas de Colmar (1820-1822-1850).
L’étude approfondie du brevet de 1820 nous a permis de mettre en évidence un certain nombre d’incohérences. Nous avons rapidement démontré qu’une machine construite en suivant aveuglément ce brevet ne pouvait pas fonctionner. Il s’en est suivi un certain nombre de questions : Thomas a-t-il délibérément introduit des erreurs dans son brevet pour tromper une éventuelle concurrence ? Ces erreurs sont-elles le fait du rédacteur ou du dessinateur du brevet ? Thomas a-t-il commis des erreurs de conception ? Dans ce cas, a-t-il construit une machine en 1820, avant ou après la rédaction du brevet ? Cette machine fonctionnait-elle ? Pourquoi la machine de 1822 est-elle si différente de celle décrite dans le brevet de 1820 ? Aurait-il pu exister une machine intermédiaire, plus proche de celle du brevet ? Quelles en auraient été les caractéristiques, les défauts ?.
C’est pour tenter de répondre à ces questions que nous avons entrepris d’apporter quelques corrections au brevet de 1820. Sans toucher à l’esprit même de la machine, nous avons recherché les modifications, les moins intrusives possibles, qui suffisent à la rendre viable.
Voici donc la description de cette machine hypothétique, mais fonctionnelle. Elle se révèle aujourd’hui à nous dans toute sa dimension historique ; la machine est magnifique !

Vue artistique de l’arithmomètre 1820
Photomontage de Valéry Monnier

 

II) Petit aperçu historique

Le 18 novembre 1820, Charles-Xavier Thomas de Colmar, dépose le brevet N° 1420 d’une machine « propre à suppléer à la mémoire dans toutes les opérations d’arithmétique » :
l’arithmomètre est né !
Sa vie durant, Thomas ne cessera d’améliorer sa machine. Plusieurs modèles se succéderont. Des brevets seront déposés.
Pour en assurer la promotion, il n’hésitera pas à offrir aux grandes têtes couronnées d’Europe de magnifiques machines aux boites richement décorées. Un spectaculaire modèle à 30 chiffres, surnommé « Piano arithmomètre » fut même présenté à l’exposition universelle de 1855.
Les sommes dépensées seront probablement considérables, et les retombées commerciales encore limitées.
Finalement, de son vivant, Thomas de Colmar récoltera plus de distinctions et de prix que de dividendes liés la vente de ses machines !
Mais son immense fortune le mettait à l’abri …

C’est plus tard, vers 1880-1900 que l’arithmomètre connaîtra son âge d’or, avant de disparaître peu à peu, vers 1915, victime de la concurrence.

III) Le projet

Le projet « Arithmomètre 1820 » a pour objectif la modélisation et la construction de la machine dessinée par Thomas de Colmar dans son premier brevet de 1820.

Ses caractéristiques sont uniques !

«  En mettant en œuvre, sous une forme nouvelle, certains organes antérieurement connus, combinés à d’autres, nouveaux, il est parvenu à établir une machine excellente au point de vue pratique, ce à quoi nul n’avait réussi avant lui ….. » /   Maurice d’Ocagne 
Trop souvent confondue avec le modèle 1822, dont un exemplaire est conservé au Smithsonian Institute de Washington (NMAH), le moment est venu de lui redonner la place d’honneur qui lui est due !

Sur le plan technique, elle est pourtant si différente !

Sans vouloir rentrer ici dans le débat, on considèrera  que le modèle 1822, très avancé par rapport au brevet initial, est un  modèle de 2ème génération, dont le Bulletin de la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale de novembre 1822 définit les caractéristiques détaillées.
Une analyse comparative des deux machines fera l’objet d’une étude prochaine !

La machine de 1820 a-t-elle été construite ?

Deux hypothèses s’offrent à nous :

1)Celle-ci  n’a jamais vu le jour, car les plans révèlent de nombreuses incohérences et rendent la machine inconstructible.

2)Une machine « primitive » a été construite !

Le rapport fait par Mr Francoeur, en Février 1822 va dans ce sens : « … Il [Thomas] a même successivement employé et abandonné plusieurs mécanismes qui ne remplissaient pas assez bien leur objet, avant de s'arrêter à celui qu'on voit dans la machine pour laquelle il sollicite le suffrage de la Société d'Encouragement ».
Mais nous n’en saurons sans doute jamais plus …. !


Notre passion s’est muée en mission : redonner vie à ce fantôme mécanique.

 

Ce document est le premier volet du projet
Il vise à  valider les idées originales du brevet de 1820
Suivons  le chemin de Thomas de Colmar …
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