L’Actif se divise en :

1. Solde en caisse
2. Bonnes créances
3. Créances douteuses
   
4. Créances irrécouvrables

I)  solde en caisse :

Ce solde s’élève au 15 mai 1870 à la somme de 5792,13 francs

Observation faite que ce solde ne s’élevait au 12 mars précédent, jour du décès de Mr Thomas de Colmar, qu’à la somme de 3137 francs et que le surplus a été encaissé depuis cette époque.

II) Bonnes créances

Il est dû :

1. Par Mr Louis Erlanger de Francfort sur le Main, une somme de 40,80 francs pour déboursés de retour de machines renvoyées de New York

2. Par Mr le Général (Nosvotysky), demeurant à Paris, rue Cambacérès N°19, comme représentant l’Empereur de Russie, 1234 francs pour solde de fournitures;

2. Par (..) (Vizeasno) Alvarez, demeurant à Paris, rue de Rome, N°74, 500 francs, pour la fourniture d’un arithmomètre;

3. Par la direction des mines de Stoltzberg, en Westphalie, dont les siège est à Aix-La-Chapelle, 300 francs pour fournitures;

4. Par Mr Gilbée, Patent General Office, 4 (...) à Londres pour solde de son compte, fournitures et commissions, environ 3400 francs

5. Par Mr Cohen d’Auvers, banquier à Paris, rue de la Victoire N°59, pour réparation d’Arithmomètre, 30 francs

6. Par la Caisse des Dépôts et Consignations, pour réparation d’Arithmomètre, 30 francs

7. Par Mr Masure, banquier, à Paris, rue de la Victoire, 5 francs

Total des créances certaines : 11314,93 Francs

III) Créances douteuses

Il est encore dû par M. Lecoin, demeurant à Paris, rue du Bac, pour réparation d’arithmomètre, 14 francs

IV) Créances irrécouvrables

Et par (M. Lansberg J. Parisius), ingénieur à Hanovre, pour fourniture, net de toute commission, 270 francs

Les parties déclarent :

Qu’il est dû à:

1. Mr Alfred Oufray (Aufray?), voyageur de Commerce, sans domicile connu, soit 450 francs pour remboursement de deux arithmomètres qui lui ont été donnés en commission et dont il a déposé le prix, soit la somme de 45 francs pour commission de vente sur ces arithmomètres, “Mémoire” (Pas de montant);

2. A Mr Léon Brauns (ou Branns), ancien chef d’atelier des arithmomètres, et dont le domicile est actuellement inconnu, une somme de 78,45 francs, pour solde de tous comptes, tant de ses appointements, travaux et fournitures, que des avances qui lui avaient été faites pour les dépenses de l’atelier qu’il dirigeait;

3. Aux ouvriers employés à l’atelier pour travaux en cours d’exécution une somme indéterminée. “Mémoire” (Pas de montant);

4. A Mr Bellier, chef actuel de l’atelier, une somme indéterminée pour prorata de ses appointements dont il faut déduire la somme de 50 francs qui lui a été avancée à titre de provision pour les dépenses de l’atelier. “Mémoire” (Pas de montant);

5. A Mr Goyard, emballeur, demeurant à Paris, rue du Helder, N°7, une somme de 40 francs environ;

6. A Mr Poilvert (ou Poilverd), ébéniste, demeurant à Paris, rue Saint Roch, N°3, la somme de 607,60 francs;

7. A Mr Fontaine, fabricant de vis, demeurant à Paris, rue Volta, N°5, la somme de 816,65 francs;

8. A Mr Guettier, tréfileur, demeurant à Paris, Rue Oberkampf, N°74, la somme de 1463,95 francs;

9. A Mr Martel, ébéniste, la somme de 160 francs;

10. A Mr Bachollet, la somme de 150,45 francs;

11. A Mr Pilliard, quincailler, demeurant à Paris, rue Saint-Martin, N°106, la somme de 246 francs;

12. A Mr Ouguet (Auguet), serrurier, 16,75 francs;

13. Et à la Direction du journal le Tram, dont le siège est à Paris, rue de Rivoli, N°51, la somme de 30 francs, pour solde d’un marché courant d’insertion

Total : 3609,85 francs

Introduction :

L'inventaire Darras du 18 mars 1915 recense l'ensemble du fonds d'atelier de fabrication des arithmomètres situé au 16 rue de la Tour des Dames, à Paris.
A la mort de Veuve Louis Payen, Alphonse Darras continua l'activité quelques années encore.

On y trouve :

• Une grande quantité de pièces détachées Aigle et "Thomas"

• Des machines Aigle et "Thomas"

• Des boites en chêne, en acajou, noires, avec ou sans socles

• Le piano arithmomètre de l'exposition de 1855 !

Précisons tout de suite que les pièces et machines nommées Thomas de Colmar sont en fait des Payen de type P2 et P3, dernières générations avant les modèles Aigle de 1907.

La présence de "boutons de petites manivelles de mise à zéro" ou de "manivelles pour la mise à zéro" dans la liste des pièces fabriquées Thomas va dans ce sens, car c'est à partir des modèles Payen P2 et P3 que les manivelles ont remplacé les boutons "radio" noirs, propres aux modèles de Thomas.

D'autre part, les numéros de série les plus anciens référencés dans l'inventaire tournent autour de SN 3000, ce qui correspond bien aux modèles P2 et P3.

Seul un canard boiteux, la machine SN 1359 est une Thomas pure souche, mais elle est décrite comme étant d'occasion et servant aux calculs ... de la Maison sans doute !...

Cet inventaire est riche d'enseignements, et passé quelques pièges, il donne des indications précieuses sur la fabrication des machines, sur leur coût de fabrication, sur les options possibles ( type de boites ) etc ...

Combien ça coûte en 1915 un arithmomètre ?

En 1915 les modèles Aigle sont les modèles de référence à la vente . Rappelons que dans l'inventaire les "Thomas" sont en fait des modèles Payen de type P2 et P3. Pour les modèles Aigle, notons que les machines à 20 chiffres sont beaucoup plus chères en rapport !
En revanche pour les modèles Payen P2 et P3, les écarts de prix sont faibles, probablement  parce que ce sont les anciennes générations de machines !
 

Au niveau des boites, curieusement, celles en acajou sont moins chères que celles en chêne !? Il est probable que le chêne était réquisitionné par l'Armée ....
Les modèles de boites P2 (sans socle)  sont bradés ! car depuis, les modèles avec socle (système de relevage) sont devenus le standard !

Notons le prix "cassé" des boites noires, si recherchées aujourd'hui !

>>>> Prix en Francs

Et la main d'oeuvre ?

Prix en Francs

I) Pièces et machines Thomas-Payen (P2, P3)

Récapitulation des Arithmomètres Aigle

220

Prix pour 100 gr. / boite de 100 ?